Laurène

Lausanne

Interview et photos: Raphaël Dupertuis


25 avril 2024

Un rayon de soleil traverse les vitraux colorés de la cathédrale de Lausanne en ce mardi 28 juin 2022. Entre silence et émotion, membres du Conseil d’Etat, députées et députés et invité·e·s à la cérémonie d’assermentation des autorités vaudoises découvrent la voix envoûtante de Laurène Paternò, soprano, dans une interprétation de Je chante avec toi liberté dont les frissons, même deux ans plus tard, sont encore présents.

Alors comment cette prodige de l’opéra s’est-elle retrouvée à exercer son art lyrique, qui capte l’attention bien au-delà des aficionados du genre, dans un moment aussi symbolique pour notre canton ? Rencontre et récit d’un parcours inspirant qui prouve que la persévérance et le talent peuvent ouvrir les portes des rêves les plus ambitieux.

Née à Chambéry, en France, Laurène a très tôt montré un intérêt et un don pour le chant, prenant ses premiers cours à l’âge de 8 ans et se produisant sur scène dès l’âge de 10 ans. Sa passion pour la musique l’a menée sur un chemin rempli de surprises mais surtout de succès éclatants.

Laurène, votre parcours est pour le moins inspirant. Pouvez-vous nous raconter comment vous avez décidé de passer de la pop à l’opéra ?
Tout a commencé assez tôt pour moi, je chantais de la pop enfant, mais c’est une phrase, dite presque en passant par mon premier professeur de chant, qui a finalement orienté la suite de mon parcours : « Et si tu t’inscrivais à la Haute Ecole de Musique de Lausanne ? » J’ai pris cette suggestion à cœur, et après des mois de préparation quasi autodidacte, j’ai été admise. Devenir chanteuse lyrique était un rêve qui semblait inaccessible et qui m’a même un peu prise de court, venant du conservatoire, à Chambéry, où l’on m’avait dit à mes débuts : « Mademoiselle, on ne fait pas de pop ici » (rires) !

Votre premier grand rôle vous a été proposé par Eric Vigié, directeur de l’Opéra de Lausanne. Qu’a représenté cette occasion pour vous ?
C’était une révélation. J’avais cette ambition timide de devenir soliste, et quand cette opportunité s’est présentée, c’était comme si toutes les pièces du puzzle se mettaient en place. J’ai donc eu le privilège de chanter au Bhoutan en 2018, lors de l’inauguration de la Royal Textile Academy, devant la reine mère. Ça a marqué le début de ma carrière de Soliste. Cela m’a ouvert des portes, mais surtout offert des souvenirs indélébiles et confirmé que j’étais sur la bonne voie.

Comment gérez-vous la pression et les exigences d’une carrière aussi intense ?
C’est un travail quotidien, autant sur soi-même que sur son art. Le chant lyrique demande une implication totale, un amour inconditionnel. Je compare souvent cela à la vie d’une athlète de haut niveau. Il y a besoin de rigueur, de travail et de préparation constante. Mais au-delà de ça, c’est la confiance en soi qui est cruciale. Vous ne pouvez pas vous présenter devant des milliers de personnes sans croire en vous, sans être prête à partager votre art avec sincérité. C’est presque une mise à nu.

En 2021, vous avez innové avec le spectacle « Odyssée Onirique ». Pouvez-vous nous en dire plus ?
« Odyssée Onirique » est un projet qui me tient particulièrement à cœur et que j’ai pu réaliser après avoir remporté le 1er Prix et le prix de l’HEMU au Concours Kattenburg en 2019. Il représente une autre conception de la performance, mélangeant chant et danse dans une narration partagée avec un danseur. Ce spectacle est le fruit de rencontres, d’inspirations diverses, et témoigne de mon envie d’explorer de nouvelles formes d’expression artistique. J’y rends notamment hommage à la Sicile, d’où ma famille est originaire. C’est aussi ça l’opéra aujourd’hui : raconter, émouvoir, partager et innover.

Le canton de Vaud m’a ouvert ses portes depuis 2014, c’est lui qui m’a offert mes premières opportunités, mes premiers engagements.

Qu’a représenté pour vous votre performance dans la cathédrale de Lausanne lors de la cérémonie d’assermentation des membres du Conseil d’Etat et du Grand Conseil ?
C’est un souvenir très fort ! Le canton de Vaud m’a ouvert ses portes depuis 2014, c’est lui qui m’a offert mes premières opportunités, mes premiers engagements. C’était donc un honneur de pouvoir le lui rendre de cette manière, dans ce lieu hautement symbolique. J’ai été honorée de pouvoir chanter lors d’un événement aussi important, avec beaucoup de plaisir et de sincérité.

Quels sont vos projets futurs ?
La vie m’a appris à laisser faire les choses tout en étant structurée dans mes objectifs. J’ai des projets, bien sûr, des rôles que je rêve d’interpréter, des scènes sur lesquelles je souhaite me produire. Mais je suis aussi ouverte aux surprises que la vie me réserve. Ce métier est une aventure, chaque projet est une nouvelle découverte, une nouvelle émotion à partager. Mais, plus concrètement, pour ce que je peux déjà révéler, je serai notamment de retour sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées en 2025, et il se pourrait bien que vous entendiez de nouveau parler d’Odyssée Onirique bientôt…

L’ascension de Laurène Paternò dans l’univers de l’opéra illustre parfaitement cette alchimie entre détermination, talent, et cette capacité à laisser la vie orchestrer les plus belles mélodies.

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