Tiziano

Épalinges

Photos: © Maud Guye-Vuillème
Propos recueillis par Raphaël Dupertuis


27 février 2021

« Stoppés net » est une série de portraits destinée à mettre en valeur les personnes dont l’activité a été freinée, voire interrompue, par la pandémie de COVID-19 et les mesures appliquées pour lutter contre celle-ci.
Elle est réalisée en collaboration avec Maud Guye-Vuillème, photographe, et Raphaël Dupertuis, fondateur de Made in Vaud.

Tiziano Avola est magicien et humoriste. Finaliste du concours scène ouverte du festival « Morges-sous-Rire », membre du vivier magiciens de Disneyland Paris et du Swiss Comedy Club, il jouait régulièrement aux quatre coins de la Suisse Romande… jusqu’à ce que le COVID et ses restrictions ne viennent tout interrompre.
Entretien avec cet artiste qui n’en perd pas son sourire pour autant !

Tiziano, comment t’es-tu mis à faire de la magie ?

J’ai commencé la magie vers l’âge de 5-6 ans, alors que j’étais un grand fan du Plus Grand Cabaret du Monde… et de David Copperfield bien sûr !
Comme beaucoup, j’ai commencé avec une fameuse mallette jouet que possèdent la plupart des enfants. J’ai toujours fait des petits spectacles à mes proches, sans prétention, mais avec l’envie d’en faire plus qui était toujours dans un coin de ma tête. La magie fait rêver les gens et j’apprécie le fait de pouvoir leur apporter un peu d’évasion !

Quand j’étais ado, mon grand-père m’a inscrit au Club des Magiciens de Lausanne. J’ai pris quelques cours, rencontré d’autres magiciens, beaucoup échangé et appris. J’avais déjà un petit niveau en magie, ce qui m’a permis de progresser assez vite pour être en mesure de donner mon premier spectacle à 15 ans.
Entre-temps, le stand-up est devenu très à la mode. Comme j’ai toujours adoré faire rire les gens, j’ai commencé à jouer cette carte de la magie comique jusqu’à me retrouver au Swiss Comedy Club.

Lorsque l’on est à la fois magicien et humoriste, le challenge n’est pas de réussir son tour mais de réussir à faire rire autant que les humoristes. L’humoriste vient sur scène sans rien, moi j’ai ma mallette avec du matériel, j’ai l’impression de tricher car si je rate ma blague je peux faire distraction. Tant que je ne loupe pas mon tour de magie !

Qu’est-ce que ça t’apporte de pratiquer ta passion ?
Ca sonne peut-être un peu cliché, mais comme toutes les personnes que je connais qui ont la chance de vivre de leur passion, j’ai ce sentiment particulier de ne pas avoir l’impression de travailler car je fais ce que j’aime.
C’est mon gagne-pain depuis trois ans et je suis conscient de la chance que j’ai de pouvoir vivre de ma passion ! Mais ce qui change quand on devient professionnel, ce sont les enjeux. Est-ce que j’aurai assez de représentations pour payer mes factures ? Est-ce que je suis à la hauteur de mes cachets ?
C’est complètement différent de l’époque où je faisais ça juste comme ça.

Comment décrirais-tu le manque que tu as quand on t’empêche de pratiquer ta passion ?
J’aime beaucoup rencontrer les gens, leur parler, les faire rire… et cette année, outre l’aspect financier compliqué car tout est annulé, je souffre beaucoup de ne plus pouvoir le faire.
C’est difficile de l’exprimer car d’un côté le contexte est inédit, on vit quelque chose d’historique. Du coup, on est très tiraillés en tant qu’artistes car on a envie de se produire, de continuer de travailler…
Mais plus les mois ont passé, plus on a pu prendre du recul. Je ne suis plus dans le rush de jouer, mais surtout je ne veux pas prendre la responsabilité de jouer trop tôt et de faire prendre des risques à mes spectateurs. Je comprends que pour l’instant ça ne soit pas cool d’aller dans un théâtre masqué, on n’en profiterait pas de la même façon.

As-tu pensé à faire tes spectacles en live sur les réseaux sociaux ?
Mes spectacles sont très interactifs avec la participation du public. Je pourrais peut-être faire sans, mais cela ne me ressemblerait pas. Les idées sont là, mais ça ne serait pas vraiment moi. Le live est une expérience différente, il n’y a pas le même ressenti à cause de la distance. Bien que l’on puisse recevoir des messages ou voir les visages de l’audience, c’est totalement différent. On ne retrouve pas les mêmes sensations. Et le public est plus impressionné de voir un magicien en live que sur un écran, ça ajoute de l’authenticité et on se rend compte qu’il n’y a pas de trucage vidéo.
La chaleur des projecteurs, le bois de la scène qui craque sous nos pieds… ça finit par manquer !

Photos: © Maud Guye-Vuillème

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